Oumarou Dicko, député-maire de Djibo, a été tué dimanche 3 novembre dans une attaque. En route pour Ouagadougou, lui et les trois autres occupants de son véhicule sont tombés dans une embuscade à Gaskindé, village situé à la sortie de Djibo.
L’attaque, selon le gouverneur de la région du Sahel, a eu lieu dimanche 3 novembre autour de 12 heures locales. Le député-maire avait quitté la commune de Djibo pour Ouagadougou, la capitale. Avec lui, dans son véhicule, trois autres passagers, un membre de sa famille, un agent de la mairie de Djibo et le conducteur.
À peine ont-ils quitté Djibo, qu’ils tombent dans une embuscade, non loin de Gaskindé. « Le véhicule dans lequel se trouvaient les quatre victimes a fait l’objet d’une attaque combinée perpétrée par des individus armés non identifiés » précise le colonel major Salfo Kaboré, gouverneur de la région du Sahel.
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Selon nos sources, le véhicule du maire a sauté sur un engin explosif improvisé. Deux occupants sont décédés sur le coup. Le député-maire, qui avait survécu à cette première attaque, a été sorti du véhicule et abattu à bout portant devant des passagers d’un car de transport, venus porter secours aux blessés.
« Nous avons fait sortir les blessés du véhicule et les assaillants les ont amenés à l’écart et nous avons entendu des coups de feu » selon les propos d’un témoin. Mais les passagers du bus n’ont pas été inquiétés par les assaillants, selon nos sources. Selon les mêmes témoins, les assaillants avaient des « lance-roquettes et des armes sophistiquées ».
Une « grande perte »
Oumarou Dicko était aussi un vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès. Le président du parti, Eddie Komboïgo, est revenu sur ce drame et sur la situation sécuritaire au Burkina Faso. Il salue avant tout la mémoire d’un « grand homme qui aimait son peuple », « c’est une grande perte pour notre pays », regrette-t-il.
« Je remets en cause le diagnostic fait initialement par notre gouvernement, qui pensait que c’était l’ancien régime qui était mêlé à tout cela, pointe Eddie Komboïgo. Et nous constatons que le gouvernement n’est pas à la hauteur. Il n’a pas de solution pour lutter contre ces terroristes. Malheureusement, beaucoup de régions et de provinces sont touchées aujourd’hui. Près de 500 000 déplacés internes et nous commençons à constater qu’il y a des déplacés externes qui vont vers la Côte d’Ivoire et le Togo. Cela est regrettable pour un pays qui était en paix depuis 27 ans. Et nous constatons malheureusement l’échec du gouvernement et nous appelons à refaire un meilleur diagnostic. »