La pandémie du coronavirus s’est bel et bien installée dans la durée. Nulle contrée du monde n’en est épargnée. Le doute et la peur taraudent les esprits. Les certitudes inspirant jusque-là la marche du monde, s’écroulent devant un ennemi invisible. L’histoire donne l’impression de faire bégayer l’humanité. Pourtant, ces moments d’épreuve permettent de redécouvrir la nature humaine, créature faible, appelée à finir. Allah ne dit-il pas dans son noble Coran : « Toute âme goutera à la mort » ? Or, jusqu’à présent, nos certitudes à repousser les limites de la longévité, voire à vaincre un jour la mort, ont donné à l’Homme l’impression d’être un super héros. En outre, le coronavirus nous fait voir que malgré les apparences de croyants que nous affichons, pour beaucoup d’entre nous, nous sommes encore dans l’âme, dans le déni d’Allah. La ruée des populations musulmanes vers les bains aux soi-disant chevelures miraculeuses incrustées dans le Coran le démontre éloquemment. Ne l’oublions jamais :
la mission du Prophète Mouhammad (paix et bénédiction sur lui) a été de briser les idoles, d’effacer à jamais la croyance en plusieurs divinités, pour réinstaurer pour toujours, l’adoration du Dieu unique, Allah. Ce qui fut symbolisé par l’appel à la prière que fit Bilal Ibn Rabbah (Allah soit satisfait de lui) sur le toit de la Kaaba, juste après la conquête de la Mecque par les musulmans. Bien au contraire, ces instants d’épreuve doivent nous permettre de démontrer notre indéfectible attachement à Allah, notre espérance sans faille en Sa capacité à nous faire miséricorde. C’est ainsi que nous nous rapprocherons du Créateur, par la prière, les invocations et la bienfaisance. Allah ne dit-il pas dans la sourate 103 (le temps) que : « l’Homme est en perdition, sauf ceux qui croient, font bonnes œuvres, sont véridiques et endurants » ? Par ailleurs, le coronavirus met à nu, l’égoïsme, l’individualisme du système régnant.
Un fait l’atteste clairement. Le manque de solidarité de l’Europe avec l’Italie. Où est passée la solidarité européenne tant célébrée. En réalité, l’UE a toujours été accusée d’être une machine à la solde de la Finance internationale et des multinationales. D’où, le récent brexit. Après l’appel à l’aide de ce pays, seuls la Chine, la Russie et Cuba y ont répondu favorablement, en y envoyant du matériel et des personnels qualifiés. Pour la petite histoire, Cuba y a convoyé 52 médecins, tous noirs. Une leçon de morale au passage. Remarque de taille, ces pays qui viennent au secours de l’Italie sont des pays qui ont un système socio-économique où l’Etat providence est de mise. Comme quoi, la solidarité est une culture.
Elle ne s’improvise pas. Plus loin, l’hécatombe humaine qui se produit sous nos yeux, notamment en Occident était habituellement le lot des pays africains, victimes de catastrophes de tous genres. Quel pays occidental aurait pu penser qu’une telle éventualité se produirait chez lui ? Pourtant, elle est là. Il y a donc là une leçon de vie pour tous. Il n’y a pas si longtemps, l’Italie et de nombreux pays d’Europe n’affichaient-ils pas la pure et coupable indifférence face au naufrage de dizaine de milliers d’immigrés dans la Méditerranée ? La bienfaisance est le seul acte auquel nous invite Allah, quelle que soit la situation. Comme on le voit, la pandémie du coronavirus est une véritable occasion de remise en cause collective, pour (re)penser notre existence et mesurer à sa juste valeur la grandeur d’Allah. Qu’Allah nous inspire et nous permette de venir à bout de cette épreuve. Amine.
Nurudine OYEWOLE Expert-consultant en communication [email protected]